Parmi les voitures emblématiques du paysage automobile français, la Dauphine Gordini occupe une place à part. Symbole du sport automobile populaire des années 50 et 60, cette version sportive a marqué l’histoire grâce à l’alliance inattendue entre simplicité mécanique et performances surprenantes. Voici un retour sur sept faits étonnants qui illustrent parfaitement le parcours unique de la Renault Dauphine revue par Amédée Gordini.
1- L’origine du projet : quand Amédée Gordini s’invite chez Renault
Ce qui distingue d’emblée la version Gordini, c’est avant tout sa genèse peu commune. À l’origine, la Dauphine était conçue comme une citadine simple, agile et accessible, bien loin du monde du sport automobile. Mais en 1957, Amédée Gordini, célèbre préparateur et passionné de compétition, propose à Renault d’insuffler plus de dynamisme à la berline à moteur arrière, tout en conservant la simplicité mécanique chère aux ingénieurs.
La collaboration entre Gordini et Renault symbolise la rencontre de deux univers opposés. Ce partenariat donne naissance à une voiture capable de franchir la frontière entre usage quotidien et sensations fortes, offrant ainsi une expérience inédite pour de nombreux conducteurs. Cette alliance marque aussi le début d’une série de petites françaises audacieuses qui feront date dans l’histoire du sport automobile grand public. L’actualité autour des voitures anciennes et de collection continue de fasciner et évoluer, à l’image des sujets proposés sur Roulez-Jeunesse : L’actu qui roule, du vélo à la voiture pour rester au courant des nouveautés automobiles.
2- Le passage du moteur Ventoux à une puissance supérieure
Sous le capot, le projet mené par Gordini change radicalement la donne. À l’époque, la plupart des Dauphine classiques sont équipées du moteur Ventoux, développant environ 30 chevaux. Cela restait insuffisant pour donner à la version sportive une véritable identité. Les ingénieurs, guidés par Gordini, vont bien au-delà d’un simple lifting esthétique.
Grâce à une nouvelle culasse, une alimentation revue et quelques astuces de préparation, la puissance grimpe à 37 chevaux. Aujourd’hui cela semble modeste, mais à l’époque, ce bond traduit la volonté d’aller au-delà de la mobilité basique pour offrir plaisir de conduite et performance. Sur la route, cette différence se ressent immédiatement, donnant à la Gordini une vraie personnalité. Pour ceux que la valeur des voitures iconiques intéresse, il est instructif d’observer comment le marché des véhicules historiques évolue, notamment avec des modèles exceptionnels comme la Mercedes 300 SL ; il suffit de consulter le prix actuel d’une Mercedes 300SL sur le marché des voitures de collection pour mesurer l’intérêt croissant porté à ces autos légendaires.
3- Un succès immédiat lors du Salon de Paris 1957
Lorsque la première Dauphine Gordini est présentée au Salon de Paris 1957, personne n’imagine l’engouement qu’elle va susciter. Pourtant, dès les premiers jours, c’est l’effervescence. Le public est séduit par ce mélange inédit de compacité et de montée en puissance, accessible à tous.
La meilleure preuve ? Plus de 1500 commandes sont enregistrées presque instantanément, démontrant que l’idée de transformer un modèle populaire en petite sportive était pertinente. Ce démarrage fulgurant montre surtout que le public attendait secrètement une alternative amusante et abordable à l’automobile française traditionnelle.
4- Victoire historique au Monte Carlo en 1958 : Monraisse et Feret frappent fort
Pour prouver sa valeur hors des showrooms, la Dauphine Gordini s’aligne au départ du mythique Rallye Monte Carlo, épreuve phare du sport automobile européen. En 1958, Christian Monraisse et Jacques Feret prennent le volant face à des concurrents souvent bien plus puissants.
À la surprise générale, ils remportent leur catégorie et offrent à la version sportive une reconnaissance internationale. Cette victoire propulse la réputation de la Gordini, prouvant qu’elle peut briller autant sur route que sur circuit, séduisant amateurs et pilotes aguerris cherchant robustesse et accessibilité.
L’impact médiatique de cette réussite conforte le choix stratégique de rendre le sport automobile accessible avec un véhicule économique et facile à entretenir. Rapidement, la réputation sportive de la Gordini attire toute une génération de passionnés désireux de goûter à l’aventure rallye.
5- Une production mondiale et des variantes exotiques
La saga de la Dauphine Gordini ne s’arrête pas aux frontières françaises. L’engouement gagne même l’Amérique du Sud où, sous licence Willys-Overland, la production démarre au Brésil. Là-bas, la voiture évolue encore, atteignant 40 chevaux et répondant aux exigences locales tout en restant fidèle à l’esprit Gordini.
Cette production internationale contribue à entretenir la légende du modèle, chaque marché adaptant sa propre recette entre sportivité et fiabilité. Aujourd’hui, certains collectionneurs recherchent activement ces versions rares, témoignant de l’attractivité durable de la Dauphine revisitée par Gordini.
6- Des performances surprenantes pour l’époque
Si la puissance paraît limitée aujourd’hui, il faut rappeler qu’avec ses 37 ou 40 chevaux, la Gordini faisait figure de sportive parmi les citadines des années 50 et 60. Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes :
- Vitesse de pointe de 126 km/h
- Accélération de 0 à 100 km/h en 27 secondes
- Légèreté et agilité, procurant de vraies sensations de conduite
Ces caractéristiques transformaien chaque trajet en aventure. La simplicité mécanique reste un atout majeur, limitant les pannes et facilitant l’entretien, un vrai plus pour les amateurs de rallyes régionaux ou de courses locales.
7- Un héritage qui dure : la Gordini restera jusqu’en 1967
Dernier fait marquant, la longévité commerciale de la Dauphine Gordini contraste nettement avec celle de la version classique, retirée du catalogue dès 1962. Malgré les évolutions du marché, la Gordini continue d’être demandée, portée par sa rareté croissante et son aura acquise sur les routes et circuits.
Rester cinq ans de plus au catalogue n’est pas anodin : cela prouve que la passion pour l’histoire atypique de ce modèle, son ADN sportif et son image fun traversent les décennies. Aujourd’hui encore, la Gordini fascine les collectionneurs et nostalgiques, preuve vivante qu’un savant mélange de simplicité technique et d’audace séduit toujours les amoureux de voitures anciennes.






